Philippe DOLLET, manager de transition chez CAIRN Experts en tant que directeur administratif et financier nous fait part de son expérience dans le métier de management de transition.
- Pourquoi le management de transition ?
P.D. : « J’ai décidé de me lancer dans le management de transition pour trois raisons principales. La première fût pour l’aspect humain du travail : manager une équipe, amener tout le monde dans le même sens.
La seconde raison fût la méthode de travail en mode projet à forte valeur ajoutée. Cela me permet de travailler sur des projets différents (fusion, cession, réorganisation) afin d’éviter la routine !
Enfin, la dernière raison est d’aborder la dimension technique du projet. Donner des conseils qui sont pertinents afin d’aider l’entreprise.
L’avantage de ce mode de travail est que l’on a la capacité à contredire certaines décisions prises par l’entreprise, chose qu’un salarié peut difficilement faire. Il est alors possible pour moi de poser des mots sur les problèmes de l’entreprise. »
- Qu’apportez-vous aux entreprises en tant que manager de transition ?
P.D. : « La première chose qui est la plus importante à mon sens, est l’expérience et la vision extérieure à l’entreprise. Grâce à mes expériences antérieures, j’ai une facilité à agir rapidement au sein de l’entreprise, à rassurer les équipes dans une période de crise ou de fusion. Pour cela, j’impose ma méthode de projet qui est de mener et rassembler les équipes, être rassurant auprès d’elles.
J’amène également des idées neuves dans l’entreprise, j’identifie les actions qui vont mener au succès de la mission.
Pour résumer, voici le déroulement d’une mission type : Premièrement, je réalise un audit de l’entreprise qui va déboucher sur un rapport d’étonnement. A la suite de cela, je préconise des actions à mettre en place afin d’atteindre l’objectif fixé. Et enfin, je mets en place ces actions. »
- Comment voyez-vous l’évolution du marché du « management de transition » en France ? L’image du manager de transition est-elle en amélioration d’après vous ?
P.D. : « Aujourd’hui, en France, les entreprises ont un besoin de souplesse dans une économie chaotique. Les entreprises se retrouvent soit dans une crise positive (en possession des compétences, mais pas des ressources) soit dans une crise négative (problématique à résoudre).
En ce qui concerne les crises positives, ce type de problématique est de plus en plus fréquent. On constate aujourd’hui que les plans de sauvegarde de l’emploi sont de plus en plus rares. Les entreprises ont de moins en moins le temps de recruter, et de ce fait, elles font de plus en plus appel à ce genre de service, car c’est un gain de temps pour elles. C’est aussi un bon moyen d’avoir les meilleurs éléments possibles au poste souhaité.
En ce qui concerne l’image dégagée par les managers de transition, elle est à mon sens en nette amélioration, car nous intervenons plus seulement sur les PSE, mais beaucoup plus en soutien des entreprises pour un projet stratégique (diversification de l’entreprise, mise en place d’un ERP, acquisition, fusion). »
- Quelles sont les qualités que doit posséder un manager de transition ?
P.D. : « D’après moi, un manager de transition doit posséder des qualités d’écoute, de synthèse, de management et de capacité d’adaptation.
Il doit comprendre très vite les attentes et les problématiques de l’entreprise afin d’agir rapidement surtout dans un contexte de crise.
Il est important également de beaucoup communiquer avec les équipes, de pouvoir échanger sur le projet. Cela rendra notre intégration au sein de l’équipe plus simple et plus rapide. »